La suite de notre course montre le seul itinéraire possible avec des chiens depuis le terrible été caniculaire de 2003,
lorsque le glacier a perdu une trentaine de mètres à l'endroit où il permettait de passer un petit col
sans devoir descendre en rappel le long d'une arête rocheuse!
Fini l'époque où l'on pouvait quitter le skilift qui arrive au sommet de la station
pour continuer l'ascension du sommet à 3210m d'altitude
en déchaussant uniquement pour mettre les peaux de phoque après le passage du petit col...
actuellement, le passage est devenu très délicat, nécessitant d'attacher les skis sur le sac pour la descente sur le col,
puis de mettre les crampons pour descendre encore quelques mètres sous le col qui était jadis à la hauteur du glacier;
en se retirant, le glacier a laissé une grande
rimaye au sud du col, une crevasse qui avalerait volontiers
tout promeneur imprudent ou mal équipé!
De l'autre côté du col, une pente très raide permettait aux skieurs de pratiquer du hors piste de haut niveau
jusqu'au village des Diablerets, c'était la plus belle descente que je faisais dans la région, avec presque 2000m de dénivellation...
Avant 2003, j'avais atteint plusieurs fois le sommet avec Nykyt, ma belle huskie toute blanche tenue en laisse,
en contournant de belles crevasses après le passage du col:
c'était une course très facile, qui se faisait à ski tout au long de l'année, même lorsqu'il n'y avait plus de neige sur la
Becca d'Audonet qu'il fallait porter les skis pour passer sur les rochers précédant le petit col:
à propos de la
Becca d'Audon, ou
Oldenhorn, puisque ce sommet de 3122m est exactement à la frontière linguistique,
Nykyt l'avait aussi escaladée:
on distingue l'arrivée du téléférique et le restaurant Botta, qui venait d'être construit...
Après cette parenthèse "historique", revenons à la course que j'aurais pu faire aujourd'hui avec le grand soleil,
la vue sur le Mont Blanc et les plus grands sommets des Alpes, mais une neige croûtée devenant très mouillée
et des lunettes à soleil aussi pour mes huskies...
Nous sommes arrivés au pied de la
Quille du Diable, ou
Tour St-Martin, vers le refuge
l'espace,
soit le point le plus bas de notre excursion.
La chaleur emmagasinée par les rochers n'a pas permis à la neige de bien tenir sur leur surface,
ce qui les rend particulièrement glissants et je devais éviter également les zones crevassées:
alors pourquoi pas aller le plus loin possible vers le sommet, juste visible entre les deux cumulus:
là aussi, on trouve des vastes névés plats sans danger, un coin de paradis pour mes huskies:
puis nous quittons les
balcons de jeu:
une pause bienvenue, avec une ouverture éphémère sur la
vallée du Rhône:
nous allons traverser maintenant des grandes pentes exposées plein sud, ce qui n'est possible que lorsque la couche de neige fraîche
est insuffisante pour partir en avalanche et que le fond ne glisse pas, donc toutes les conditions de sécurité sont réunies:
mais le risque zéro n'existe pas en voyant ces rochers qui se sont détachés de la paroi rocheuse:
pour atteindre le sommet, il reste le plus facile:
une simple "promenade de santé":
si l'on n'a pas la malchance de passer à travers d'un
pont sur une crevasse cachée par la neige fraîche...
là, les conditions de sécurité ne sont pas remplies, il n'y a aucune ancienne trace sûre laissée par des alpinistes,
et, de plus, le brouillard revient!
à suivre...