Comme vous le savez déjà, toute la famille est fêlée et bonne pour l'asile.
Les chats, le chiens et la maîtresse vivent en liberté, au vu et au su de tout le monde, mais cette famille cache bien son jeu : complètement barrée !
C'est la mienne !
Alors, avec mes idées farfelues, je me suis mise en tête de rencontrer des vrais musher et des meutes dans ma région pour tâter le terrain avec mon roi du canapé, mon Prince de la sieste et mon champion du monde de bêtises et voir ses réactions et ce qu'il serait éventuellement possible de faire.
Suite à un coup de fil à mon véto, plusieurs personnes m'ont contactée. J'ai été surprise que ma demande un peu farfelue reçoive autant de réponses !
Quoi? Les mushers sont farfelus?? Ha bah c'est vous qui le dites hein !
Donc, rendez vous pris dimanche dernier dans une énorme forêt. Après quelques détours (le GPS s'était perdu et nous avec !) nous arrivons, devant un grand van blanc.
En descend un personnage un peu taiseux au physique de bucheron qui ne correspond pas du tout à l'image que je me suis faite au téléphone.
Je sens ce monsieur avec une énorme carapace destinée à cacher une encore plus énorme sensibilité, pour ne pas dire de féminité (non, on enlève tout de suite les idées qui peuvent vous arriver. Ce n'est pas le cas du tout !).
Présentation d'humains faites, le van s'ouvre et je vois apparaître, non pas des chiens, mais des loups. Deux magnifiques specimen racés, fin, athlétiques....sages. Ils sont âgés, 10 et 11 ans, mais ils ont la pêche.
Les voilàs sortis (sans laisse) et tournent autour de leur maître.
A mon tour de sortir ma Bêëëte qui se rue au dehors de la malle avec fougue, manque de s'étrangler (ben oui, il est accroché au siège en cas d'accident), me fait faire l'avion pour aller voir ses nouveaux copains.......et PAN! Par terre.
En moins de deux, la femelle, chef de meute lui a mis une correction bien sentie, l'a fait coucher. Mon Caïd n'a pas mouffeté mais a décidé d'aller voir l'autre husky, la queue battant la mesure, le regard débile.
Et pan ! A terre ! la chef de meute a suivi le petit jeune et l'a de nouveau fait coucher. Le husky mâle ignore Snow, par contre, la femelle l'a à l'oeil et le tient au respect le plus total.
Pas une moustache ne bouge.
Mais, la jeunesse coule dans ses veines et la bêtise aussi, voire l'inconscience et il remet ça illassablement et la femelle, inlassablement également le remet à sa place.
Ha les femmes !
Allez, nous partons en balade. Le musher (qui a arrêté la discipline, n'a plus que 2 chiens de sa meute de 6 mais champion d'europe quand même !) s'attache ses huskies à la ceinture. Ca file droit, ça répond aux directions (droite gauche), le tout dans le calme, une voix douce et sereine. Bon, par contre, ça tire !! Mieux vaut avoir le physique de Depardieu que celui d'un top model anorexique!
Alors que Snow slalome, gauche, droite, gauche, droite, arrêt pipi, arrête caca, arrêt papillon, arrêt taupe, arrêt mouche, arrêt fourmis, arrêt pipi, essaie de désunir les 2 huskies (et pan, un grognement et Snow file doux !), de se mettre entre le musher et ses chiens (un NON tout doux le fait revenir illico vers moi qui beugle comme une malade pour le faire obéir), les deux huskies tirent, collés l'un à l'autre.
Le musher m'avoue que sa femelle est elle aussi la "chéried'amouràsonpapa", "safifillechérie". Ca ne colle pas du tout avec le physique, mais c'est touchant. En revanche, les compagnes du Monsieur n'apprécient pas du tout cette relation et partent quelques semaines après les rencontres, dégoutées du lien si fort qui unit la chienne à son maître.
Bref, j'apprends plein de choses, reçoit conseils avisés et rigole aux anecdotes de courses.
Je m'aperçois également (c'est mon ressenti, que les pros ne prennent pas ombrage) que les chiens composant une meute sont faits pour travailler. Pas pour le plaisir mais pour la compétition. Pas pour rigoler, mais pour gagner.
Non non non, on ne tappe pas !!!
Après un petit piquenique en fôret (Snow, attaché à une portière de la voiture aurait pu la tracter pour aller embêter ses "copains", qui eux, restaient sagement couchés à l'ombre en attendant que des miettes, voire des grosses miettes tombent par terre) tout le monde a regagné ses pénates.
J'ai tiré de cette expérience l'idée raisonnable de ne rester qu'avec un seul chien pour le poupougner à fond, de faire attention à lui comme à un bébé qu'il est encore (et de ne pas le traiter en adulte = accepter les bêtises jusqu'à un certain point, de continuer à l'éduquer encore et encore) et de lui donner une belle vie d'enfant gâté (voire, pourri gâté ).
Merci encore à Monsieur D à Sp.... et Ro.... pour ce beau moment de partage !