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La plus grande course de chiens de traîneau au monde
Course de chiens de traineaux-DR Course de chiens de traineaux-DR
Deux mille chiens, 270 conducteurs venus de 17 pays ont participé
pendant trois jours, du 7 au 9 mars, au championnat du monde de courses
de chiens de traineaux dans la petite ville d'Aasarna, au centre de la
Suède.
Au sommet d'une colline enneigée proche d'une église en bois
pittoresque, une odeur forte d'urine et de fourrure humide flotte dans
l'air tandis que les aboiements et grognements sont assourdissants.
"C'est assurément la plus grande course de chiens de traîneau au monde",
assure Niklas Anderson, porte-parole pour l'événement, en enjambant sa
motoneige, seul moyen de locomotion avec les skis et les traîneaux pour
se frayer un passage et dégoter la meilleure place pour assister à la
course. Du 7 au 9 mars, des équipes de chiens (un à plus de quatorze) se
sont affrontées dans la catégorie traîneau dans laquelle hommes et
femmes concourent ensemble ou bien dans la catégorie ski, où hommes et
femmes sont séparés.
"On n'a pas besoin d'avoir tant de muscles que cela pour être sur un
traîneau... Parfois les femmes peuvent même avoir un avantage car elles
sont plus légères", explique Martin Hanselle, un Allemand enthousiaste
muni d'un imposant équipement photo. Les huskies sibériens, les plus
rapides, concourent dans une catégorie à part. Les autres, le malamute
d'Alaska, le chien du Groenland et le samoyed reconnaissable à son
pelage blanc rappelant sa sibérie natale, concourent ensemble.
Des contrôles anti-dopages comme pour les hommes
La veille de la compétition, les propriétaires doivent soumettre leurs
chiens au contrôle des vétérinaires, qui délivrent le sésame final pour
participer à la course.
"Nous vérifions qu'ils n'ont pas de maladie ou de blessure", explique
l'un d'entre eux, Maria Lundvall alors qu'elle inspecte les huskies
sibériens de Jochen Wypukol, 48 ans, venu d'Allemagne. "C'est la
première fois qu'il est sur la table", dit-il. Son chien Shadow, un
husky avec un oeil marron, un autre bleu perçant, couine et se tortille
devant la vétérinaire, qui inspecte canines incisives, yeux, oreilles,
pattes. La femme, veste fluorescente sur le dos, demande à M. Wypukol de
faire une courte course pour voir si l'animal boite. "La plupart des
chiens que j'ai inspectés sont en bonne santé mais quinze ont été
disqualifiés jusqu'à présent", dit-elle. Parmi les propriétaires
malchanceux, Simon Manning, 39 ans. Il lui a fallu trois jours pour
conduire ses six huskies depuis le Yorkshire en Angleterre jusqu'à
Aasarna pour tenter sa chance pour la première fois sur neige. "Je n'ai
pratiqué qu'une seule course et je suis tombé (...). Rester sur le
traîneau est ce qu'il y a de plus difficile", estime-t-il pendant que
Catharina Freskgaard inspecte ses chiens. L'un des animaux a été blessé
à l'oeil. Il est disqualifié. La raison ? Les médicaments. La
vétérinaire dessine un cercle rouge sur le train arrière devant le
propriétaire dépité.
Un sport onéreux
Une autre équipe plutôt accoutumée aux routes non goudronnées d'Afrique
du Sud a plus de chance: les trois compétiteurs ont emprunté des chiens
en Suède pour éviter que les leurs soient placés en quarantaine. "La
course de chiens est un sport cher qui exige beaucoup de travail",
commente M. Andersson. En Suède, de bons chiens coûtent 9.000 couronnes
(960 euros). En Allemagne, cela peut aller jusqu'à 20.000. Et "les
chiens ne représentent qu'une petite partie du coût", dit-il. M.
Andersson et sa compagne Marie Israelsson, une des meilleures
conductrices de traîneaux de la région nordique, possèdent six huskies
et deux chiens de chasse. Pour la seule nourriture, ils déboursent
35.000 couronnes par an sans compter les masseurs pour détendre les
animaux. "Mais tisser un lien avec un husky est un sentiment unique qui
n'a pas de prix", assure Pierre Slabbert, venu d'Afrique du Sud.