Une fugue qui se termine bien!Pour le récit complet avec toutes les photos de la course, voir dans le post
Saskia et Jiro,
"Une très belle course de montagne qui aurait pu tourner au drame..."Une aventure qui pourrait arriver lors de toute promenade avec un chien fugueur et qui montre que le chien ne revient pas nécessairement à l'endroit où il a quitté son maître:
Lieu de l'histoire:
la voiture est restée à la Marnèche, le chien a disparu au col des Andérets, juste sous la lettre r
le trajet parcouru jusqu'au lieu de sa disparition passe par la crête sud de la Palette, presque sans neige:
depuis le sommet, le lac d'Arnon est bien visible:
la descente passe dans la combe nord de la Palette, en direction du Chalet Vieux, jusqu'au chemin bien marqué mais sous plusieurs mètres de neige:
le chemin vers le col des Andérets est impraticable à cause des corniches et des crevasses:
Jiro aurait pu se cacher ici, à 200m au nord du col pour passer une nuit:
le col:
Jiro voulait remonter à la Palette en entraînant Saskia:
cette image de Jiro est la dernière avant sa fugue:
l'attache de son harnais a cédé lorsqu'il a vu une marmotte courir se cacher dans son trou, abandonnant pourtant sa copine Saskia, qui l'aurait évidemment suivi si elle avait pu:
Jiro a disparu en un clin d'oeil, sans même que j'aie le temps de le photographier dans son élan vers la liberté; Saskia m'a aidé à suivre sa trace sur la neige qui commençait à enfoncer, mais la trace s'est vite perdue sur l'herbe encore grise.
Je ne savais pas si c'était Jiro ou nous qui provoquions l'alarme généralisée de toutes les marmottes sur le versant libre de neige...
Je l'ai appelé pendant plus d'une heure en vain, puis, espérant qu'il nous suive à distance, j'ai décidé de redescendre à la voiture, avant que la neige enfonce plus haut que les genoux, et sachant que les pentes déneigées étaient encore rares et trop raides pour les traverser sans glisser...
C'est avec une angoisse et une tristesse croissantes que je me suis retrouvé seul avec Saskia:
J'avais aussi un sentiment d'impuissance face à cette situation et je cherchais un coupable en vain, tout en pensant que mon chien était un ingrat en m'abandonnant de cette manière, alors que je lui offre une vie magnifique après la SPA! Je culpabilisais aussi en sachant que je n'avais aucun collier de rechange dans mon sac, au cas où il reviendrait et me demandais comment il fallait faire s'il réapparaissait tout d'un coup.
A la station supérieure du télécabine d'Isenau, un groupe de réparateurs de l'installation était à la pause et je leur ai donné mes coordonnées, la description de Jiro et de son harnais sans la boucle (qui est restée au bout de la laisse), montré des photos de lui, puis je suis remonté un peu pour l'appeler, malgré la neige devenue pourrie.
La course avait débuté vers 8heures et Jiro est parti à 11h20, pas suffisant pour le fatiguer même après 500m de dénivellation et plus de 10km car nous avons fait pas mal de détours pour choisir les meilleurs passages.
J'espérais quand même le voir arriver à tout moment, mais peut-être était-il allé voir les bouquetins, très nombreux dans la région, ou, comme ma regrettée Nykyt, qui était restée coincée plus d'une heure dans un trou de marmotte et que j'avais pu récupérer grâce à ma pelle d'avalanche, peut-être était-il en difficulté dans une falaise ou une crevasse...
Tous les scénarios étaient envisageables.
Je suis descendu au restaurant du lac Retaud, heureusement ouvert, pour donner toutes les informations nécessaires au cas où il passerait ici, même s'il n'était encore jamais venu dans cet endroit:
J'ai donné les mêmes renseignements à toutes les personnes que j'ai rencontrées, avec en plus les mots-clés pour le voir sur Internet. Même celles que j'ai rencontrées en faisant le tour du lac d'Arnon, beaucoup plus bas:
et ici, mieux vaut savoir parler l'allemand!
il était possible que Jiro descende vers ce lac qu'on a vu pendant une bonne partie de la course:
Saskia semblait chercher son copain, mais aucune trace de patte de chien sur les rares névés subsistant à cette altitude...
Un appel d'une propriétaire d'un petit chien, presque inaudible dans une région où le réseau de téléphonie mobile est très faible, m'a donné un faux espoir, car cette dame a vu un chien en liberté avec un collier...
Après presque deux heures de marche, mon natel résonne faiblement et c'est le restaurateur du lac Retaud qui m'informe que Jiro est arrivé au restaurant, en pleine forme, et qu'il est tout de suite venu lorsqu'il l'a appelé!
Le pincement au coeur qui me faisait souffrir depuis plusieurs heures s'est enfin estompé, laissant place à la surprise: je n'arrivais pas à y croire!
Sans excitation car je savais qu'au restaurant, il était en lieu sûr, enfermé dans une chambre, nous sommes retournés à la voiture, pour 25 minutes de route depuis le lac Arnesee car ce n'est pas dans la même vallée! Ce n'est que vers 18 heures que j'ai retrouvé Jiro, en compagnie des deux enfants du restaurateur (qui a lui-même deux chiens), bien fatigué:
Enfin voici la photo-souvenir du restaurateur avec Saskia et Jiro, qui nous a si bien accueillis et que je remercie encore: