Attention ! ce message s’adresse aux propriétaires de chiens qui utilisent ou envisagent d’utiliser les anti-tiques et anti-puces de la marque ProMeris des laboratoires Pfizer ainsi que certains colliers anti-puces du type Preventic ou bien certains bains anti-démodéciques contenant
de l’amitraz tels que le Mitaban.
ProMeris a été introduit sur le marché à l'automne 2007, et présenté comme le premier produit pour les chiens à utiliser de la métaflumizone. Les Laboratoires Pfizer avaient pris le contrôle de ProMeris en 2009 quand ils ont acquis Wyeth / Fort Dodge Animal Health . Pfizer est également le créateur du produit « Révolution » utilisé pour contrôler les puces, une espèce particulière de tiques, le ver du cœur, les mites d'oreille, et la gale sarcoptique.
ProMeris avait récemment reçu l’agrément des autorités pour le traitement de la démodécie généralisée, appelée aussi gale démodécique (le traitement n'est pas nécessaire pour la forme localisée).
Jusqu’à présent les traitements contre la démodécie généralisée consistaient à donner de fortes doses d'ivermectine (l'ingrédient actif de «Heartgard ») tous les jours pendant de longues périodes, et à donner au chien des bains hebdomadaires ou bihebdomadaires avec du Mitaban, un produit potentiellement toxique. ProMeris s’avérait donc beaucoup plus pratique, ne nécessitant que l'application topique tous les deux à quatre semaines, et était donc perçu comme une avancée considérable par l’ensemble des professionnels du monde canin.
Patatras ! Une étude publiée en mars dans la revue scientifique américaine Veterinary Dermatology qui a été réalisée par l’Université de l’Etat de Caroline du Nord conclut que le produit antiparasitaire pour chien ProMeris "peut déclencher chez l’animal traité une variante de PF" (pemphigus foliacé, une maladie auto-immune de la peau dont on parlera dans une prochaine news sur les troubles du nez et du coussinet plantaire).
Les lésions commencent à l'endroit de l'application, parfois des mois après la première application, et peuvent ensuite s’étendre à d'autres zones du corps. Les immunosuppresseurs sont parfois nécessaires pour traiter ces lésions dues au ProMeris. Alors que la plupart des chiens connaissent une rémission complète après traitement, les lésions peuvent réapparaître dans quelques cas, même sans application ultérieure de ProMeris.
Les labradors, les golden retriever et autres chiens de grande race semblent avoir un risque accru pour cette réaction indésirable. Il est important pour les vétérinaires d'être au courant des résultats de cette étude très sérieuse, afin d'éviter un diagnostic erroné.
L'amitraz, l'un des ingrédients actifs du ProMeris, est un inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO). D’autres produits contiennent de l’amitraze tels que les colliers Preventic ou bien encore le Mitaban.
Les produits contenant de l'amitraze ne doivent jamais être utilisés ensemble.
L'amitraz peut être dangereux lorsque les produits qui en contiennent sont combinés avec des antidépresseurs comme le Prozac (fluoxétine), ou avec d’autres inhibiteurs IMAO, comme l’Anipryl (L-déprényl, sélégiline).
L’usage de DL-phénylalanine (DLPA), pour traiter la douleur chronique chez les chiens, doit également être évité lors de l'utilisation des IMAO tels que l'amitraz.
Les chats encourent aussi un risque s’ils entrent en contact avec ces produits topiques, et même les propriétaires prenant eux-mêmes des IMAO peuvent rencontrer des problèmes en utilisant ces produits sur leurs chiens.
En conséquence, et bien qu’ils n’en n'aient pas indiqué les véritables raisons, les laboratoires Pfizer viennent d’annoncer leur intention de cesser la fabrication et la vente de leurs produits anti-puces et anti-tiques ProMeris.
Néanmoins, les commandes continueront à être honorées jusqu'au 20 Septembre 2011. Des stocks importants pourraient donc se retrouver sur le marché bien après cette date. Prévenez donc vos amis.
Source : Metaflumizone-amitraz (Promeris)-associated pustular acantholytic dermatitis in 22 dogs: evidence suggests contact drug-triggered pemphigus foliaceus.
Oberkirchner U, Linder KE, Dunston S, Bizikova P, Olivry T. Department of Clinical Sciences, Department of Population Health and Pathobiology Center for Comparative Medicine and Translational Research, College of Veterinary Medicine, North Carolina State University, Raleigh, NC, USA.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21418349
Source française : www.Vox Animae.com