On met souvent derrière ce terme beaucoup de comportements ou problèmes qui n'ont rien à voir avec.
La hiérarchie entre espèces n'existe pas, les organisations sociales et le langage sont différents.
Les chiens nous lisent beaucoup mieux que nous ne le faisons pour eux, ils ne nous interprètent pas
et savent décoder nos attitudes, nos mimiques, nos regards, nos odeurs.
N'oublions pas que leurs sens sont légèrement différents des nôtres, leur ouïe est 4x supérieure, leur odorat
bien plus développé (10 000 à 20 000 fois supérieur au nôtre)
et leur vision si moins bonne pour les détails (vision de face) est supérieure pour
détecter les mouvements (vision périphérique), leur angle de vue est largement supérieur au nôtre, ils peuvent voir,
pour les chiens lupoîdes, jusque légèrement en arrière de leur oreilles.
Aussi pour se faire comprendre d'un chien, il n'est nul besoin de le secouer par la peau du cou
ou de le plaquer au sol, ni de marquer le territoire pour assurer sa préséance
De même nos interprétations du style, "il a fait ça pour se venger" ou "il le fait exprès" ou même "il vient se faire pardonner"
sont erronées, un chien ne se projette pas, il vit dans l'instant avec une perception du monde différente de celle des humains.
De même, on entend souvent dire d'un chien qui vit seul qu'il est dominant, comment est ce possible ?
hors contexte de vie commune en meute, la hiérarchie est fluctuante, un chien qui domine
un autre chien lors d'une rencontre se verra lui même dominé dans une autre, voir même avec le même chien
dans un autre lieu ou un contexte différent.
On voit même la hiérarchie changer dans les groupes selon les activités
et le nombre d'individus changer constamment (études de Luigi Boitani sur les chiens errants en Italie).
Un chien dominant ne cherche pas à s'imposer par la force, il n'en a pas besoin, il saura l'utiliser si nécessaire
et ne le fera que dans les cas qui lui paraissent incontournables.
Dans un groupe constitué, le dominant est souvent légèrement en retrait, mais rien ne lui échappe,
souvent un regard de sa part met fin à des tensions ou fait cesser le comportement gênant d'un autre chien.
Au contraire un chien qui n'est pas sur de lui, multipliera les démonstrations : postures, mimiques, grognements,
comportements pour se donner un semblant d'importance.
C'est l'exemple des jeunes mâles pré-adultes et pubères ou des jeunes adultes face à un chien mature et qui a confiance en lui
ou face à un autre jeune chien du même rang.
Certes nos nordiques ont gardé l'héritage de la vie en meute, cependant leur hiérarchie n'a rien à voir avec celle des loups.
Chez les loups, on parlait jusqu'à il y a peu de temps de hiérarchie linéaire ou verticale, un loup en domine un autre, qui lui même
en domine un autre et ainsi de suite... tout sexes confondus.
Cependant les éthologues (spécialistes du comportement) en viennent à nuancer cette croyance,
il semble que des variantes existent selon le contexte de vie :
petit groupe, meute, situation géographique, ressources alimentaires, pressions de l'homme sur le milieu.
Il semble qu'une meute utilise les qualités de chaque membre afin de mieux survivre,
ce ne sont pas toujours les loups alpha qui mènent une activité mais l'individu le plus compétent pour le faire.
Au sein d'une meute de nordiques, la hiérarchie "stabilisée" est surtout celle des mâles et ne concerne réellement
qu'un petit nombre d'individus mâles, ceux de rang supérieur, 2 ou 3 en général, en dessous les chiens n'ont pas de rang
fixe. Les femelles n'ont pas réellement de hiérarchie stable entre elles, le statut varie non seulement en fonction
de la personnalité de chacune, mais aussi de leur état hormonal.
C'est pourquoi la situation dégénère beaucoup plus vite en cas de conflit et prend souvent des proportions
plus dangereuses que pour les bagarres entre mâles.
C'est un équilibre entre mâles et femelles qui assurent la stabilité du groupe au quotidien,
d'où l'intérêt d'avoir dans la meute d'avoir des chiens des 2 sexes et de différents âges avec des personnalités différentes.